Bruxelles, 30 septembre 2019
Ouverte en 2011, au 5 de la rue Ruysbroeck, dans le quartier du Sablon, à Bruxelles, par deux anciens collaborateurs de la société allemande Lempertz, la galerie et maison de vente Native organise, le 5 octobre, à 18 heures, sa quatrième session d’enchères de l’année (la deuxième qui ait fait l'objet d'un cataloguée), consacrée aux arts d’Afrique, d’Océanie et des Amériques.
Issus de plusieurs collections privées, 102 lots vont y être proposés, dont un buste Songye en corne, punaises en laiton, métal et divers autres matériaux, qui, à partir des années 1970, a transité par les galeries Pierre Dartevelle et Philippe Guimiot, avant son acquisition par un amateur belge, dont les héritiers ont souhaité conserver l’anonymat. Cette pièce, estimée entre 20.000 et 30.000 euros, pourrait faire partie d’un groupe de quatre sculptures présentant les mêmes caractéristiques stylistiques de la seconde tradition, selon François Neyt, auteur de l’ouvrage Songye : Redoutable statuaire Songye d’Afrique centrale et spécialiste de la culture de ce peuple bantou établi dans le Sud-Est de la République démocratique du Congo.
Une figure de Mangaaka (lot 59) en bois de 78 cm de haut, acquise par l’ethnologue Jean-Pierre Hallet lors d’un séjour en RDC dans les années 1950, fait également partie des pièces majeures de cette vente aux enchères chez Native. Estimée entre 80.000 et 120.000 euros, elle a vraisemblablement, comme le veut la tradition nkisi n’kondi, été sculptée en collaboration avec un spécialiste des rites (Nganga) du peuple Kongo pour unir les forces magiques et terrestres contre les envahisseurs étrangers.
Plusieurs grands masques et statuettes des peuples Yupik et Kwakiutl d’Amérique du Nord sont aussi présentés à l’occasion de la vacation du 5 octobre, qui fait en outre la part belle à la collection de figurines en pierre Sapi de Luciano Lanfranchi, aujourd'hui détenue en mains privées en Belgique. Originaires de Sierra Leone et des régions limitrophes de la Guinée et du Libéria, ces statuettes apportent un éclairage original sur cette civilisation africaine méconnue. Datées au carbone 14, certaines sculptures attestent de son activité artistique dès le Xe siècle. « La plupart des objets d'art africains qui sont sur le marché datent du XIXe ou du XXe siècle, mais certaines pièces présentées ici remontent au XVe ou au XVIe », précise Nicolas Paszukiewicz, l'un des fondateurs de Native. La plus belle pièce de l’ancienne collection Lanfranchi mise en vente à Bruxelles est sans doute une figure en bois et métal Kissi (Guinée, lot 84), de 54 cm de haut, probablement utilisée pour le culte d’un ancêtre (pomdo). Elle est estimée entre 10.000 et 15.000 euros.
Les lots sont exposés du 1er au 4 octobre, de 11 à 18 heures, et le 5 octobre, de 11 à 15 heures, rue Ruysbroeck. En janvier dernier, l’enseigne bruxelloise dirigée par Nicolas Paszukiewicz et Sébastien Hauwaert avait quelque peu défrayé la chronique en organisant la vente aux enchères d’une partie de la collection de l’historien de l’art et collectionneur allemand Helmut Zake, confirmant son statut de maison de vente spécialisée de haute tenue.