Bruxelles, le 20 janvier 2020
Pas moins de 356 objets ou groupes d’objets d’art d’Afrique, du Pacifique et des Amériques seront proposés aux enchères par la maison de vente allemande Lempertz, le 29 janvier, à partir de 14 heures, dans sa succursale bruxelloise, rue du Grand Cerf. La plupart des pièces mises en vente proviennent de prestigieuses collections d’art primitif, et les grandes figures tutélaires de la discipline que sont Philippe Guimiot, Charles Hug, Leo Stappers ou encore Giovanni Battista Belzoni viennent incontestablement apporter une caution de qualité à cette première session de l’année chez Lempertz.
Estimée entre 15.000 et 20.000 euros, une statue funéraire Jaraï (lot 356), collectée par Guimiot au début des années 1970 au Vietnam, est l’une des figures de proue de cette vente, avec deux totems rapportés par le marchand belge des îles Babar et Leti (lots 354 et 355, estimés entre 10.000 et 15.000 euros), situées dans l’archipel indonésien des Moluques. « De retour de son séjour en Afrique, Philippe Guimiot a fait plusieurs voyages en Asie du Sud-Est, en Indonésie, aux Philippines, à Formose et au Vietnam, d’où il a ramené des œuvres d’art que les collectionneurs de l’époque n’étaient pas habitués à voir sur le marché, en particulier ces figures Jaraï », explique Tim Teuten, l’un des experts de Lempertz qui a planché sur la vente. Ces statues étaient érigées autour de la tombe d’un défunt lors d’une ultime cérémonie d’adieu, parfois plusieurs mois, voire plusieurs années après l’inhumation. « Après cette cérémonie, l’esprit du défunt était supposé rejoindre les autres esprits et la tombe et ses ornements rituels étaient abandonnés à la nature. »
Un groupe de onze masques Dan de Côte d’Ivoire, issus de la collection de l’artiste suisse Charles Hug (lots 27 à 37, estimés entre 600 et 6.000 euros), passera également sous le marteau des commissaires-priseurs Henrik Rolf Hanstein et François Tajan, le 29 janvier. « Tous les masques de sa collection ont vraisemblablement été acquis à Paris entre 1929 et 1932, et l’on sait que Hug a assisté à la vente de la collection Georges de Miré à Drouot en 1931, précise Tim Teuten. Revenu en Suisse en 1934, l’artiste ne semble pas s’être approprié d’autres masques par la suite, mais ceux achetés dans sa jeunesse l’ont inspiré tout au long de sa carrière et ont marqué son œuvre, où le portrait occupe une place importante. »
Un groupe de six figurines Songye (lots 154 à 159, estimés entre 1.000 et 5.000 euros), collectées au Congo par le prêtre hollandais Leo Stappers dans les années 1940-1950, est également mis aux enchères à Bruxelles. « Publiée en 1964, la thèse de ce diplômé en langues bantoues, qui fut professeur d’une école primaire dans la province du Kasaï, puis d’un collège à Kamponde, est considérée comme la première grammaire Songye », rappelle-t-on chez Lempertz. Parmi les autres sculptures africaines majeures du catalogue de vente, on notera deux paires de montants de porte Wum ramenées de la région des Grassfields, au Cameroun (lots 116 et 119, estimés entre 1.500 et 3.000 euros), ainsi qu’une porte de maison de près de trois mètres de haut, sculptée de motifs d’araignées (lot 118, estimé entre 1.500 et 2.000 euros) et un tambour fortement marqué par l’érosion (lot 117, entre 5.000 et 8.000 euros).
Un dessin rare de l’explorateur et égyptologue italien Giovanni Battista Belzoni (1778-1823), représentant la sépulture de l’un des rois du Bénin, ne devrait pas manquer d’intéresser les passionnés d’Histoire africaine, en cela que cette pièce (lot 103, entre 3.000 et 5.000 euros) est considérée comme le seul dessin existant de Benin City (aujourd’hui au Nigeria) avant 1890. Dans la section des arts d’Amériques et du Pacifique, on notera encore la présentation d’un groupe d’objets hawaïens, parmi lesquels trois sceptres royaux (kahili) faits d’anneaux de carapace de tortue, d’os et d’ivoire (lots 327 et 328, estimés de 2.000 à 6.000 euros).
Les lots seront exposés, du 22 au 28 janvier, de 10 à 18 heures (dimanche 26 janvier, de 11 à 17 heures), chez Lempertz, 6 rue du Grand Cerf, à Bruxelles. Pour plus de détails : www.lempertz.com